La chèvre du Rove, est une chèvre originelle (
Capra aégagnus Prisca ). Ce capridé est armé de cornes remarquables,
torsadées, et en forme de lyre. Les cornes de certains boucs peuvent
atteindre 1m20 d'envergure.
Ces
caractéristiques leurs confèrent une prestance et une élégance toute
particulière. Le poil est court et doux, les robes sont variées. Elles
peuvent être rouges ou noires ( ces couleurs sont dominantes dans les
troupeaux), mais il y a aussi des " blaù " ( grise cendre ) , des "
cardalines " ( rouges moucheté de blanc ), des "sardines" ( rouge mêlé
de gris ), des "boucabelles" ( noire avec feu aux oreilles, sous les
yeux, le museau et l'extrémité des pattes ), des "Tchaîsses" ( noire
devant, rouge derrière ), et d'autres combinaisons possibles.
Les
femelles adultes pèsent environ 50 à 60 Kg. Les mâles 80 à 90 Kg, voir
plus pour certains sujets. Quelques animaux de cette race, possèdent un
sinus biflexe, contenant une glande interdigité en général aux
antérieurs et principalement chez les mâles. La rusticité exceptionnelle
de ces animaux leur permet de vivre dans la neige, comme de supporter
les grandes sècheresses de l'été.
En
ce qui concerne les chèvres du Rove, deux hypothèses expliquent leur
présence dans le massif du Rove. Cette chèvre ayant comme lointaine
origine la Mésopotamie, l'Anatolie et bien sur la Grèce, elles auraient
été importées par les Phéniciens à bord d'un vaisseau qui aurait coulé
le long du littoral Rovenain. Une grande partie de ces chèvres auraient
gagnées la côte à la nage, pour être ensuite domestiquées par les
bergers du Rove présents depuis des millénaires. Pour la deuxième
hypothèse, les chèvres du Rove seraient arrivées par voie maritime au
port de Marseille par les phéniciens et récupérées par les bergers du
Rove grâce au troc.
Ce n'est qu'aux fil des siècles par une sélection naturelle et impitoyable dans les collines du Rove, que cette chèvre se façonna et pris le nom de son terroir qui devint son berceau d'origine...
La Chèvre du Rove était née !...
Après avoir failli disparaître les effectifs de la Rove ont bien progressé pour dépasser le cap des 5 000 mères en 2003, 6 000 en 2007 et 8 000 en 2010 : c'est, derrière la chèvre Corse, la race caprine locale la plus représentée.
Ses aptitudes fromagères et sa valorisation des parcours incitent de plus en plus de jeunes à s'installer avec cette race en région méditerranéenne, au point qu'en 2003 le nombre d'animaux élevés par des éleveurs fromagers est devenu supérieur à celui détenu par les moutonniers, ce qui est une première depuis la relance de la race. Depuis, les effectifs traits sont autant important que les effectifs allaitants.
Longtemps « pourchassée » pour son appétit un peu trop féroce pour les arbres, à l'heure de la déprise agricole la chèvre du Rove retrouve progressivement les faveurs de nombreux élus et même des forestiers. Nombreuses sont les installations qui ont pu se réaliser par la mise à disposition de terrains à défricher d'urgence…
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